Repus et reposés, mon sac chargé d’un bon Cheddar acheté à la grande surface du coin (vous vous en foutez hein ? Et bien oui, j’ai encore le droit de raconter ma life, même dans un article sérieux, c’est ça le web Deux point Zéro), nous attaquons la dernière grosse pièce de la journée et de cette formation : La photo de produit alimentaire en situation.

Fred joue à nouveau le rôle du client. Il est un producteur de pâtisseries marocaines. Et souhaite une photo de ses produits (merci Karim pour les accessoires et les pâtisseries, t’as assuré !), Ni plus ni moins. Nous entamons alors la discussion avec le client afin d’en savoir plus sur sa demande, en reprenant les questions que nous avons étudié plus tôt avec le module sur le portrait.

Nous apprenons donc que le client souhaite une photo de ses produits (ou gamme de produit) mis en scène. Cette photo sera à destination de plusieurs supports, Pleine page magasine (nous nous orienterons pour une photo verticale), mais également pour des brochures ou encore pour son site Internet (il faudra laisser un espace libre sur la photo pour y insérer du texte si nécessaire). Il veut donc tout ses produits sur une même photo, et a fait appel à nous pour avoir un cliché qualitatif et artistique. Il fournit les accessoires et à besoins de la photo pour dans 2 jours (heureusement pour lui, car si cela avait été urgent, c’était 20% dans sa face, eh ouais, t’avais qu’à t’y prendre plus tôt).

Photographers at work

Fred nous demande également d’estimer le montant du devis, ce qui est très dur pour nous, entre ceux qui veulent se lancer, ceux qui ont un peu d’expérience, et moi qui n’y connais rien. Nous estimons le prix de la photo à 250 euros. Cela peut paraître cher mais quand on est à son compte, il faut déjà retirer 50% entre le prix de vente et ce qui arrive réellement dans la poche, et quand on compte finalement une journée de travaille, cela ne fait finalement que 15 euros de l’heure.

Croquis

Croquis non contractuel avec l’original, retouché pour une meilleure lisibilité (je vous laisse imaginer le pire)

Nous allons donc utiliser une lecture classique en Z (pour ceux qui ont fait un peu de sémantique). A savoir que dans notre cas il aurait été intelligent de poser la question sur le public concerné, car pour un public d’orient, la lecture se fait de droite à gauche, et il aurait fallu inverser la disposition des objets pour faire un Z à l’envers.

Nous optons donc pour :

–          Une haute lumière en haut à gauche, limite cramé, peu importe, car c’est la zone qu’on réserve pour un possible texte.

–          Le plat contenant les pâtisseries sur la ligne de force du bas, prenant les 2 points de force mettant en avant le produit.

–          La théière en fond pour habiller la ligne de force verticale de droite

–          Enfin habiller la zone en bas à gauche pour terminer la lecture.

–          Une faible profondeur de champ pour estomper l’image sur les bords et focaliser la lecture sur le produit.

A Savoir, réflexion importante de Fred pour moi : mettre la hanse de la théière à droite. Pourquoi ? Parce que comme Fred, je suis gaucher, donc j’aurais posé logiquement (logique de gaucher 😈 ) la théière prise avec la main gauche, dans le sens inverse. Hors pour le moment (et je dis bien pour le moment) les humains sont majoritairement droitiers (pour les poneys on ne se pose pas la question) et donc seront gênés (ndr : du fait de leur plus petit cerveau) par l’orientation de celle-ci. Nous disposons donc nos produits.

Mise en place produits

Cela ne sert à rien de toucher notre éclairage avant d’air mis en place correctement nos produits. Pour cela nous plaçons nos produits sur la table, puis en fonction de la focale choisie, qui est entre 50 et 70 mm pour ne pas déformer le produit. Pensez également pour des photos alimentaires à demander à votre client ses plus beaux produits, à être généreux dans ses plats (sauce, poudre, sucre, décoration …). Cela peut paraître logique, la plupart des restaurateurs feront cela de manière naturelle, mais au moins les choses sont claires avec lui.

Schéma 1 et photo test

Petite note également de Fred, si une femme est dans les parages lors du shoot, n’hésitez pas à faire appel à elle pour un avis sur le positionnement des objets/aliments (ndr: pas tout le temps non plus 😆 ), elles réfléchissent différemment d’un homme, avec plus de douceur, de délicatesse, ce qui peut se ressentir dans une composition. Il ne faut pas hésiter à placer, puis bouger autour (c’est pour cela qu’on à des jambes) pour trouver le bon angle de vue. Puis ajustez les accessoires (autre que notre plat de pâtisseries ici). N’hésitez pas à les espacer, ils sont là uniquement pour habiller l’image.

Le résultat n’est pas très explicite, et malgré les orientations et augmentations/diminutions de puissance, nous n’arrivons pas à obtenir une image satisfaisante. Fred nous propose alors sa vision des chose. Nous allons rétro-éclairer notre sujet. Diantre, comment faire ? (allez encore un petit schéma parce que je vois que vous aimez ça).

Schéma quasi final

Ce qui nous apporte de beaux contours lumineux sur le produit, avec un éclairage doux sur la face visible des produits. Pour pousser le vice, nous avons même rajouter un autre réflecteur blanc (oui le polystyrène, ça y’est vous suivez enfin) de l’autre coté de l’appareil photo, pour apporter une homogénéité sur la lumière globale. Et voici le résultat :

Scene produit Final

La photo est de bonne qualité, mais pas encore parfaite, on peut encore améliorer le rendu, en jouant avec d’autres réflecteurs, en modifiant les puissances des flashs, mais on est sur le bon chemin. Nous avons quand même mis presque 3 heures pour sortir cette photo (la mise en place étant le plus long). En tout cas moi elle me donne envie d’en manger !

En conclusion :

Cette formation a été un énorme bol d’air pour moi. Premièrement car j’étais dans une période de doutes concernant mes compétences, la qualité de mon travail, tout en ayant l’impression d’avoir ce vide que peux ressentir un autodidacte, n’ayant eu pour formation que sa propre expérience, et celles des livres et aujourd’hui d’Internet (en tout cas mon expérience perso).

Deuxièmement car j’ai rencontré un excellent formateur, un photographe pro, très loin des clichés que je pouvais m’attendre à voir chez un professionnel, et qui a été pendant ces quatre jours, tant à l’écoute de nos questions (même les stupides) et de nos avis, que source de conseils (bon en même temps il est là pour ça), mais toujours avec une très grande courtoisie et la volonté de nous faire réfléchir.

Enfin parce que j’ai rencontré des gens formidables, Michael, Ugo, Franck, Karim, chacun avec son expérience, son histoire, ses besoins mais surtout un objectif dans la photographie, et une volonté d’apprendre tout en déconnant.

Je recommande donc vivement cette formation, à qui veut comprendre, et améliorer sa technique dans la photographie, mais également pour vivre une expérience unique auprès de gens (Fred y compris) tous passionnés. De plus ne croyez pas que je vous ai tout raconté, il y’a encore tant de choses, et la formation entière se passe sur plusieurs jours (malheureusement je n’avais ni le temps, ni le budget).

Pour tout cela merci à vous quatre pour cette aventure humaine, et merci à toi Fred pour cette excellente expérience (et pour m’avoir appris à lire correctement un histogramme 🙂 ).

http://www.fredblanpain.com/

Fred Blanpain

Fred Blanpain par Karim (Travaux sur les portraits Clair-obscure)

Ps : Merci également à Rémy (Le Chat) et à son colloc Bruno, pour m’avoir accueillis dans leur magnifique appartement de cette bonne vieille ville de Lille, pour la bouffe, la bière et les putes leur hospitalité 😉 .