Petite précision, normalement les cours sont le premier samedi du mois, mais comme j’étais au salon de la photo, et que les autres élèves n’étaient pas dispo, la séance a été reporté à ce jour, et c’est tant mieux surtout quand vous lirez la suite. Aujourd’hui donc, je retrouve mon professeur, ainsi que deux autres élèves pour continuer ma folle aventure de l’argentique, et cette séance, ce n’est pas de la rigolade, nous allons apprendre à développer. Je fais la connaissance de nouveaux objets, mais également d’un nouveau vocabulaire : spire, cuve, fixateur, révélateur, pré-mouillage… Enfin je ne suis pas complètement idiot, j’avais anticipé la chose, et mon fidèle calepin est là pour me servir de deuxième cerveau (le premier n’étant pas toujours performant).

J’ai apporté mes bébés, l’Eos 500 dont je viens de finir la pellicule il y’a quelques minutes « histoire de la finir pour pouvoir la développer », mon lubitel, et même le kodak qui en est a 15 poses sur 24. Je suis le seul cette fois-ci avec une pellicule a disposition, prête a être développé, et après une petite revue du matériel, tout est en face de moi. J’ai à porté de main, un décapsuleur, une cuve, le couvercle de cette cuve, un axe (qui rentre dans la cuve), une spire (qui se fixe sur l’axe), une paire de ciseaux, ma pellicule Ilford 24 poses prête à être décapsulé, et croyez moi, cette étape, je la maîtrise.

Le problème c’est les autres étapes, car pour ceux qui ne le sauraient pas encore, le transfert du film dans la cuve de développement se fait dans le noir complet. « Ah ouais, c’est con ça, comment tu fais pour t’y repérer ? » Bah c’est simple au toucher. En fait avant de m’attaquer pour de vrai à la pellicule, j’ai pu manipuler les objets, surtout la spire dans laquelle je dois faire glisser mon film, placer les objets et ainsi mémoriser leurs positions dans l’espace, puis Mathieu me lance un « t’es prêt ? » comme un coup de massue derrière la tête : « Ouais, bah, heu, non, en fait c’est que, heu, ah bah merde il fait tout noir … »

Je tâtonne, je décapsule et attrape ma bobine, la glisse dans la spire, qui forcément n’accroche pas très bien, du coup j’utilise la technique de sioux qui consiste à faire avancer avec les doigts la pellicule, en même temps que les rotations de la spire. Tiens c’est bizarre, le film il bombe et il rentre pas très bien ?? Ah bah oui forcément ça arrive, et là ça m’arrive… Il arrive de temps en temps que les crans de la spire n’accroche pas correctement la pellicule, il faut donc appuyer dessus pour la faire rentrer de nouveau. J’arrive au bout, je découpe, je fixe, j’emboîte, je la ferme (la boite), top chrono patron tu peux rallumer la pièce.

Produits Dev Ilford

C’est à peu près tout. Finalement ce n’était pas si dur, il suffit de connaître la technique et tout se passe comme sur des roulettes. Mais maintenant il faut travailler à développer la pellicule. Mathieu nous explique le fonctionnement des produit, ainsi que la procédure à suivre avec les produits chimiques. Tout en regardant Mathieu faire les mélanges, et nous expliquer pourquoi on doit agiter le produit, pourquoi frapper la cuve, je gratte mon calepin à une vitesse incroyable, que déjà 4 pages sont terminées.

45 minutes plus tard, la pellicule est prête, elle peut enfin voir le jour, je peux enfin apercevoir mes premiers clichés, il faut cependant encore laisser sécher la pellicule 24h, j’irai donc la récupérer demain.